Vers un programme d’amélioration des connaissances de l’Hysope officinale

Hysope officinaleL’Hysope officinale, ou Herbe sacrée (Hyssopus officinalis L., 1753) est une plante méditerranéenne de la famille des Lamiaceae dont les vertus sont reconnues depuis l’antiquité (antiseptique, pectorale, stimulante, tonique, etc.). En France, l’espèce est présente à l’état naturel dans le Midi principalement (jusqu’à 2 000 m d’altitude), mais elle peut ponctuellement être observée au sein de stations moins méridionales, comme en témoignent les stations connues en Ile-de-France ou dans le Sud-ouest par exemple ; localement cultivée, il n’est pas toujours évident de statuer sur son origine spontanée ou subspontanée.

Les botanistes s’accordent globalement à reconnaître plusieurs phénotypes au sein de l’espèce, ce qui a mené à la description de différents infrataxons dont la validité est aujourd’hui remise en question. En effet, si les référentiels taxonomiques actuellement en vigueur reconnaissent 4 sous-espèces à l’Hysope officinale sur le territoire métropolitain, certains préfèrent parler de variabilités phénotypiques exprimées localement en fonction de facteurs environnementaux particuliers. Côté phytochimie, une importante variabilité est observée dans la composition de l’huile essentielle d’Hysope officinale, du fait a priori de l’origine du matériel végétal (et des facteurs environnementaux qui y sont liés : climat, altitude, etc.) et du stade de récolte, de sorte que la présence de plusieurs chémotypes est reconnue au sein de l’espèce. Cependant, le croisement entre la description botanique d’infrataxons et les différents chémotypes d’ores et déjà découverts pose question, car un même chémotype semble pouvoir concerner plusieurs infrataxons, de même que plusieurs chémotypes peuvent concerner un même infrataxon.

Compte-tenu de ces observations sur la taxonomie et la phytochimie de l’Hysope officinale, le CNPMAI envisage de travailler plus en profondeur sur cette espèce, en évaluant sur les deux plans (botanique et phytochimique) les ressources françaises du taxon. Une première phase de recensement des stations connues est lancée pour cette année 2018 : avis donc à tous ceux et celles qui cultiveraient (à des fins de production d’huile essentielle) ou connaitraient des stations sauvages d’Hysope, contactez-nous !