La Violette de J.W Goethe, W.A Mozart.

Une violette avait poussé dans un champ
Sur sa tige penchée et discrète
C’était une Violette charmante
Vint une bergère douce et jolie
D’un pas léger d’humeur et joyeuse
A travers, à travers,
A travers champs en chantant.
Ah ! pensa la Violette fasse que
Je demeure la plus belle fleur
Encore quelques temps
Jusqu’à ce que ma bien-aimée me cueille
Et me presse en son sein
Juste, juste
Juste un petit moment encore

 

Ô malheur ! la bergère passa
Et la Violette ne regarda point
Piétinant la délicate Violette
La fleur sombra, trépassa et demeura contente
Que cela soit la fin, ma fin
Venant d’elle, venant d’elle
Et au pied de ma bien-aimée.

 

Nous aurions bien tort, comme la bergère de ce poème de Goethe mis en musique par Mozart, d’ignorer le charme discret de la violette. La violette odorante (Viola odorata) n’a certes pas le port altier d’une tulipe et il faudra guetter début mars ses délicates fleurs violettes à la forme si surprenante. Mais pour peu qu’on l’on se penche sur cette petite violacée on lui découvre mille beautés.

Symbole de modestie, pudeur et innocence la violette nous semble bien farouche, tapie dans un sous-bois, ses discrètes fleurs cachées parmi ses feuilles. Et pourtant la timide a de l’amour à revendre. Quel meilleur emblème que cette généreuse rosette de feuilles en forme de cœur ?

Nous voilà intrigués. Curieux d’en découvrir plus, nous humons le délicieux parfum de sa fleur qui annonce le printemps. Mais voilà que la coquine se dérobe. En effet le parfum de la violette est un plaisir fugace qui a pour particularité de bloquer les récepteurs de l’odorat. Il nous faudra donc patienter un peu pour renouveler ce plaisir.

Belle et odorante, la Violette met nos sens en éveil. Elle était d’ailleurs utilisée comme plante magique pour ses vertus aphrodisiaques. Avec de tels atouts, difficile de ne pas succomber à ses charmes. La bergère de Goethe semble être passée à côté d’une belle histoire d’amour. Si vous craquez pour la Violette, sachez que vous pouvez aussi la croquer. En salade, dans des gâteaux ou des tartes, elle régale toutes les papilles et enchantent les pupilles de ses fleurs violacées.

Sources : Une pensée pour la violette de Bernard Bertrand et Nathalie Casbas – Ed. Terran