Exposition d’œuvres d’art sur la nature au Conservatoire en partenariat avec le Cyclop

Créer une barrière entre “nature” et “culture” ou “art” et “science” ne fait aujourd’hui plus sens. Premièrement, la recherche scientifique est quelque chose qui nécessite de la créativité et de l’intuition pour trouver des solutions ou formuler des hypothèses. Secondement, les artistes s’emparent de sujets dit scientifiques, car ils sont porteurs aujourd’hui des grandes questions de nos sociétés contemporaines.

Le Conservatoire aimerait que son site soit un lieu d’échanges entre ces deux univers. L’équipe écrit ainsi depuis quelques mois des articles mêlant “Art et nature” aux travers d’exemple d’œuvres, de portrait de plantes d’un point de vue histoire de l’art, ou en accueillant des stages “Art végétal” animés par Sentia Renneteau. Puis il y a eu l’opportunité de créer un partenariat avec le centre d’art Le Cyclop à Milly-la-Forêt avec l’exposition de 4 œuvres artistiques dans les jardins du Conservatoire pendant tout l’été 2021.

  • La première œuvre exposée est une création de l’artiste hébergée en résidence, Laurence de Leersnyder, artiste qui travaille la forme brute de la matière, comme premier “élément” à explorer. L’œuvre exposée La fonte des sables fait parti de cette série d’expériences sur la matière. Il s’agit d’un ensemble de sculptures réalisées à Milly-la-Forêt, lors d’une résidence au Cyclop. Utilisant l’environnement naturel comme véritable “Moule” pour son œuvre, elle creuse dans le sable de la forêt l’empreinte de son œuvre. Elle vient y couler, métaphore fortement industrielle, l’aluminium qu’elle a fait fondre dans un four précédemment construit à cet effet, ce qui rappelle certains procédés qui ont été utilisés pour créer l’œuvre de Jean Tinguely.

  • Ce procédé d’empreinte on le retrouve dans sa seconde œuvre exposée L’herbier en béton, rencontre entre une matière naturelle et un matériau industriel. Ici, pas de jolis cahiers avec des fleurs séchées annotées, mais de larges plaques de béton coulé, révélant l’empreinte d’un végétal placé ici au préalable. C’est ce jeu sur les matières et la métaphore qu’elle porte en elle, qui se met en résonance avec les collections botaniques du Conservatoire.

 

 

 

 

Deux œuvres audiovisuelles sont aussi projetées dans une salle du Conservatoire :

  • Manifeste pour une agriculture de l’amour, est un film réalisé par Suzanne Husky. Cette artiste est également militante éco-féministe, et permacultrice. Elle apporte une réponse plastique et esthétique à des problématiques liées à l’environnement, à l’agriculture et au lien à la nature.. Elle propose ici, en partenariat avec Hervé Coves, agronome, mycologue et moine franciscain, de nouveaux points de vue philosophiques sur la gestion des paysages, de l’agriculture et le lien au vivant. Cette vidéo mise en parallèle au travail du Conservatoire emmène un autre raisonnement sur notre rapport aux plantes. Elle s’inscrit aussi dans un projet plus large, en partenariat avec d’autres militants, “Le nouveau ministère de l’amour”. https://www.nouveauministeredelagriculture.com/
  • Revers est un court métrage de Camille Lobet, réalisé lors de sa résidence en 2018 au Cyclop à Milly la Forêt. Cette artiste travaille sur les signes, le langage, la communication verbale, non verbale, corporelle. Dans cette vidéo, elle décrit le parcours, les yeux fermés, d’une traversée des bois de Milly-la-forêt, sur la départementale 105. Toutes ces formes, ces mouvements, ces couleurs que l’on perçoit quand on ferme nos paupières, sont mis en récit, travail entre représentation et perception du réel. http://www.camillellobet.fr/index.php/travaux/revers/