Portrait d’administrateur : Michel Cambornac

Ex-directeur du Service Ethnobotanique et Agronomique des Laboratoires Yves Rocher et membre du conseil scientifique de la SNHF, Michel Cambornac œuvre depuis plus de quarante ans au service du Végétal spécialisé dont il a suivi les mutations. Son engouement pour cette filière dynamique et riche en projets n’est pas près de se tarir.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser aux plantes ?
Mon intérêt pour les plantes est venu assez jeune. Je viens d’une famille en partie d’agriculteurs du côté de ma mère. C’est elle qui m’a initié à la botanique. Je garde de bons souvenirs de mes vacances en Charente maritime ou j’effectuais des travaux agricoles.

Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai fait les classes préparatoires agronomiques à Bordeaux et intégré l’Ecole Nationale d’Horticulture de Versailles. Mon premier poste, en 1973, a été à la Chambre d’Agriculture d’Angers où je me suis spécialisé rapidement dans les Plantes Médicinales auprès des producteurs de la région de Chemillé et avec l’appui de la faculté de pharmacie d’Angers. J’ai été témoin et acteur de la structuration économique de la filière PPAM (Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales). Les enjeux se concentraient autour de la demande en plante de la part des laboratoires pharmaceutiques. Nous étions à la fin des années soixante-dix.
De 1979 à 2015 j’ai été en charge du développement, en Bretagne, des plantes pour les Laboratoire Yves Rocher. J’ai aussi travaillé sur les plantes exotiques et au développement de leurs filières d’approvisionnement. J’avais pour objectif d’assurer de bonnes conditions de production qui respectent l’éthique et la qualité. Dans les années 1990 nous sommes passés à la production en agriculture biologique, plus respectueuse de l’environnement.
J’observe aujourd’hui que le secteur est toujours dynamique. A mon sens la filière PPAM est un exemple dans le milieu agricole de par son mode de distribution, en circuit court la plupart de temps, et par la bonne coopération entre les différents acteurs de la filière.

 

Qu’est-ce que la SNHF ? En quoi consiste votre rôle de conseiller scientifique à la SNHF ?
Depuis plus de dix ans je suis membre du conseil scientifique de la SNHF (Société Nationale d’Horticulture de France). Composé de vingt membres, ce conseil est garant de l’expertise des actions de la SNHF. Son travail aboutit à la réalisation de publications, colloques à l’attention du grand public et des professionnels pour les amener à cultiver et jardiner dans le respect de la nature et surtout en pleine connaissance des végétaux, de leurs exigences et des connaissances historiques.
C’est à ce titre que j’ai intégré le conseil d’administration du CNPMAI en 2016. Je suis très satisfait d’y siéger et de contribuer aux évolutions de l’association. La filière PPAM est en bonne santé, organisée, riche d’initiatives et porteuse de nouveaux projets. J’apprécie également la bonne ambiance qui règne au sein du conseil d’administration et la qualité de nos échanges.

Quelle plante ou famille de plantes vous fascine le plus ?
Mon activité professionnelle m’a amené à effectuer de nombreux voyages. Je retiendrai trois plantes selon les zones géographiques qu’il m’a été donné de découvrir.
En Maine-et-Loire, j’ai été marqué par la Digitale laineuse, Digitalis lanata. C’est une plante médicinale très puissante sur laquelle j’ai eu le plaisir de travailler pour améliorer ses rendements en principe actif.
En Bretagne, à La Gacilly J’ai travaillé sur Arnica chamissonis comme culture alternative à Arnica montana, fragilisée par la surexploitation.
A Madagascar, une belle aventure m’a fait découvrir Centella asiatica, une plante médicinale très utile pour ses propriétés cicatrisantes.